
Epreuve de résumé de texte
La catastrophe ne vaut que par sa temporalisation, d’où son caractère événementiel. Pour autant, sa construction mémorielle et notamment les commémorations font que différents registres de temporalités sont convoqués. La métaphore du deuil et de la résilience sont opérants dans bien des situations. Se référer uniquement à l’urgence, c’est perdre de vue que la rupture coagule avec des registres de temporalités plus réguliers, c’est aussi oublier que l’appréhension des ruptures s’organise en séries. Ainsi, outre les scénarios de l’urgence, les temporalités phénoménologiques et cycliques, vécues et non du ressort de l’histoire, sont des variables à expérimenter.
La catastrophe ne prend sens que si elle est référée à un territoire (le lieu de sa production), pour autant ses conséquences matérielles, sa dangerosité, son aura dépasse bien souvent les frontières administratives, voire identitaires. La dimension locale, celle que travaille habituellement l’anthropologue doit être revisitée par d’autres échelles. Ainsi, pour le drame du « 5/7 » (incendie qui fit près de cent cinquante victimes en 1970), la catastrophe s’inscrit en plusieurs territoires qui se spatialisent ou non : parents des victimes, résidents de la commune affectée « indirectement », jeunes grenoblois et chambériens. Cette dimension opère un lien avec la suivante, car les productions de discours sont localisées.
Rupture de l’intelligibilité, la catastrophe est aussi un retour possible du sens. Elle n’existe qu’à partir du moment où elle s’inscrit dans un processus de significations. En cela, penser les récits de catastrophe comme externes à l’événement dramatique est une méprise car la catastrophe porte en elle (étymologiquement parlant) son dénouement ou autrement dit sa prise en charge. La mise en récit, en mots et en images, la présence de certains silences, amène à dire, quantifier, prendre la mesure des faits. Pour autant ce récit n’est pas univoque et peu évoluer.
Ultime dimension, la mort, les corps disparus et défigurés, le trouble produit par la catastrophe qui porte des émotions « primaires » (saisissement face au bouleversement que constitue toute catastrophe) et des affects « secondaires » (sentiments, perceptions élaborés face au drame) amènent à repenser les dimensions analytiques que sont le temps, l’espace et les récits. Du point de vue de l’enquête, le chercheur est partie prenante de ce régime puisqu’il rencontre les publics affectés. Cette dimension sensible doit se traduire à l’échelle de l’observation, mais aussi de la description et de l’interprétation des données. On est très loin de la posture experte qui veut se couper de « l’émotion » pour approcher la raison
Sur la catastrophe, Gaëlle Clavandier, « Un retour sur la catastrophe. », Le Portique [En ligne], 22 | 2009.
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Epreuve de dissertation
Dans son article intitulé Un retour sur la catastrophe, l’universitaire française Gaëlle Clavandier affirme :
« Rupture de l’intelligibilité, la catastrophe est aussi un retour possible du sens. Elle n’existe qu’à partir du moment où elle s’inscrit dans un processus de significations. En cela, penser les récits de catastrophe comme externes à l’événement dramatique est une méprise car la catastrophe porte en elle (étymologiquement parlant) son dénouement ou autrement dit sa prise en charge ».
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